Pourquoi les abeilles sont-elles en danger ?

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Une enquête nationale officielle menée par l’Anses et le Ministère de l’Agriculture a été dévoilée en octobre 2018. Grâce à une enquête auprès de 13 000 apiculteurs, cette dernière révèle que durant l’hiver 2017/2018,  le taux moyen de mortalité de ruches s’élevait à 30%. Signe que beaucoup de travail reste à faire.

 

On parle souvent du “syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles”. Il s’agit d’un phénomène de mortalité anormale et permanente des colonies d’abeilles domestiques en France, en Europe et plus récemment aux États-Unis. Ce phénomène affecte donc la production et la population apicole dans toutes ces zones. Apiculteurs, écologues et économistes s’accordent à dire que ce syndrome s’avère être très préoccupant notamment en raison de l’importance économique et écologique de l’abeille en tant qu’insecte pollinisateur. 

 

Il est désormais communément admis que le “syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles” est causé par de multiples facteurs :

 

-Le “Varroa destructor” est un acarien parasite de l’abeille. Originaire de l’Asie du Sud-Est, il vit en se nourrissant par piqûre sur l’abeille et ce, à tous les stades de son développement (larve, nymphe, adulte). L’abeille asiatique est habituée à ce parasite et y résiste très bien, ce qui n’est pas le cas de l’abeille domestique européenne. Les nombreuses transhumances et le développement massif du commerce mondial d’essaims ont causé sa rapide propagation. Les principaux effets nocifs du Varroa constatés sur les abeilles sont la facilitation d’apparition de maladies, la malformation, la perte de poids et la diminution de la durée de vie.

 

-Certaines maladies ont également un rôle prépondérant quant à la disparition des abeilles. On retrouve principalement la loque américaine, la loque européenne ainsi que la mycose.

La loque américaine provient d’une bactérie qui affecte spécifiquement le couvain (endroit où se concentrent les larves). Les symptômes liés à la loque américaine se manifestent de différentes manières, par exemple avec la formation d’un couvain en mosaïque (irrégulier et dérangé), une faible activité dans la ruche ou encore une colonie déclinante. On constate des opercules affaissés et une odeur particulière d’ammoniac. C’est une maladie très grave et très contagieuse, qui peut conduire à une calamité apicole si elle n’est pas détectée, surveillée de près et traitée. 

 

-Pesticides et néonicotinoïdes

Au milieu des années 1990, les insecticides de classe néonicotinoïdes apparaissent en France. Leur utilisation de bas était d’être utilisés à des fins phytosanitaires afin de protéger les récoltes agricoles de certains nuisibles. Dès lors, la mortalité de colonies d’abeilles est passée de 5 à 30%. La production française de miel a même été divisée par deux en 20 ans. Les néonicotinoïdes sont de type neurotoxique, c’est-à-dire qu’ils influent sur le système nerveux des insectes causant notamment des troubles de l’orientation chez l’animal. Ces produits chimiques sont d’ailleurs peu biodégradables. De ce fait, leur diffusion dans la nature commence à poser de sérieux problèmes de long terme tant au niveau de la faune que de la flore. Depuis le 1er septembre 2018, l’utilisation de produits contenant des néonicotinoïdes est interdite en France. 

 

-Frelon asiatique

En France, le frelon asiatique est soupçonné d’être arriver par le biais de conteneurs provenant d’Asie au début des années 2000. C’est un prédateur sérieux pour les ruchers, particulièrement en été et en automne. La colonie d’abeilles est alors en régression alors que celle du frelon est à son apogée. Par son vol statique à la sortie de la ruche, le frelon stresse les abeilles les empêchant d’assurer le transport de pollen et de nectar nécessaires au développement des futures abeilles durant l’hiver. Trois fois plus grand que sa rivale, le frelon est en capacité de saisir une abeille et de l’emporter avec lui. Elle sera alors tuée afin de nourrir les larves du frelon. Une attaque de frelons représente évidemment des pertes importantes dans un rucher. 

 

Pour toutes ces raisons, le parc apicole a besoin d’être régulièrement renouvelé pour pouvoir continuer à exister et les apiculteurs seuls peuvent difficilement faire face.